Imaginons le rêve d'un chat ordinaire... Il est entouré d'animaux talentueux et exotiques qui viennent de l'Afrique, de l'Asie, de l'Océanie. Il y a des animaux qui nagent, qui volent, des grands, des petits, des lents et rapides, des animaux de la ferme et d'autres préhistoriques, et
même des animaux d'orchestre...
Le chat voulait danser avec les autres, mais on lui a interdit. Et le voilà conteur bien malgré lui. A travers la métaphore animale ce spectacle veut parler des relations entre les êtres. Le narrateur raconte l'envie, le rêve, l'intégration, l'acceptation de soi et des autres, le désir, le rapport à l'autre, la chute aussi... car ce sont là les fondements simples
de la vie! Cette adaptation du carnaval des animaux a pour objectif de faire découvrir à tous, enfants comme adultes, une œuvre majeure du répertoire classique français d'une manière ludique et originale. Avec l'histoire du chat en fil rouge, c'est un simple enchainement de musique et de danse sans plus de logique que celle des rêves, sans un autre argument que la propre musique et la danse, et avec beaucoup d'animaux partout. Dans cette histoire nous laissons la parole à l'outsider, à l'exclu. Nous laissons la parole aux corps des danseurs aussi, car
le langage du corps est connu de tous. J'ai décidé de collaborer encore une fois avec les jeunes danseurs de Fanglao justement car ils sont issus du hip-hop, de la danse de rue, alors que le carnaval est souvent monté en ballet pour jeune public avec des danseurs issus du classique. Cela nous a permis d'aborder le travail théâtral sur les animaux avec une proposition plus sensible qu'illustrative avec des détournements et une approche dittérente. L'animal est une matière parmi d'autres qui nous permet de raconter des histoires. Il est parfois suggéré physiquement, mais nous avons plutôt
travaillé sur des rythmes, un imaginaire, des atmosphères parfois en retravaillant la musique. Par exemple le kangourou garde le rebond de son saut mais ses dons pour la boxe se traduisent en terme chorégraphique par pratique du krump (danse issue du hip-hop avec des mouvements très rapides). L'hémione commence avec son galop puis quand la musique électronique arrive elle fait du popping et du locking (danses issues du funk style dont le principe de base est la contraction et la décontraction des muscles en rythme). Quand aux danseuses qui interprètent les poules, elles fusionnent des éléments de danse traditionnelle laotienne avec la danse
contemporaine. Les spectateurs entendront l'intégralité de l'oeuvre musicale, avec certains morceaux agrémentés de musique électronique pour donner un twist moderne, et permettre aux jeunes
danseurs de hip-hop de pratiquer leur art, mais le thème musical est toujours gardé. En terme de scénographie nous avons utilisé la projection vidéo comme un miroir de l'animal qui danse, comme s'il dansait avec lui-même, pour rappeler la vanité de certains, qui plutôt que d'accepter d'être mêlés à des êtres différents d'eux, ne se complaisent qu'en la compagnie de leurs semblables, des versions d'eux-même. Et pour donner corps aux animaux, nous utilisons bien súr les corps des danseurs mais aussi des marionnettes et des costumes, pour
le plus grand plaisir des tout petits. C'est un spectacle qui est dédié à tous ceux qui se sentent un peu bancals, déplacés, décentrés. Ceux qui essayent avec toute leur énergie de rentrer « dans » la vie. Dans le « club » comme dit justement le chat. C'est un spectacle avec un message positif pour les enfants : il ne faut pas hésiter à labriquer ses propres ailes (ou des nageoires... ou une carapace...) ou ces petites choses qui permettent de voler, de nager, de se protéger, de devenir ce que l'on veut être, pour rêver s’envoler ou créer.