Du 10 septembre au 31 octobre 2010
> jeudi, vendredi et samedi à 21h
> le dimanche à 17h
MANUFACTURE DES ABESSES
7 rue Véron
75018 Paris
Tarif plein : 24€
Tarif réduit* : 13€
* applicable pour les étudiants, les chômeurs, les + de 65 ans et les groupes de 10 ou +
Réservations : 01 42 33 42 03 ou reservation@manufacturedesabbesses.com
Auteur & metteur en scène - Thiane Khamvongsa
Assistantes à la mise en scène - Sophie O'Byrne & Charlotte Brédy
Lumières - Valentine
Musique - Simon Benita
Comédiens
Somphone (le père) - Jean Laurent Bourel / Mathias Mégard
Khantamaly (la mère) - Thiane Khamvongsa
Sonxhai (le fils aîné) - Fred Aklan
Manila (la fille aînée) - Nabi Shin
Khosone (le fils cadet) - Martin Nikonoff
Les oppresseurs - Sébastien de Monbrison / Hugo Richet
Les exploitants de la misère humaine - Sophie O'Byrne
L' Administration française - Charlotte Brédy
*
Avec le soutien de la Mairie de Paris, de la Mairie de Nanterre, de la DDJS et de Envie d'Agir.
La guerre au Laos a tendance à être oubliée de l’Histoire. On connaît davantage le destin de ses grands frères, le Vietnam et le Cambodge. Ce petit pays a pourtant connu dans les années 70 de sombres événements. La guerre civile et la révolution entraînera en effet l’exode de près de 10% de sa population, contrainte de tout abandonner pour reconstruire ailleurs. Autant de drames personnels que les témoins de cette époque ne souhaitent plus évoquer. Mais comment trouver la paix si l’on se refuse à guérir les plaies du passé ? Les histoires que l’on ne raconte pas sont à jamais oubliées… L’auteur, elle-même issue d’une famille de réfugiés politiques laotiens, a découvert les circonstances de son arrivée en France par hasard, au détour d’une conversation. Il lui a alors semblé nécessaire d’effectuer un travail de mémoire afin de lever le voile sur 35 ans de silence.
A travers son témoignage, l’auteur a souhaité mettre en exergue une problématique : la difficulté de recréer un sentiment d’appartenance à une terre lorsque l’on vit dans un pays d’adoption. En effet, en fuyant leur pays, les réfugiés deviennent apatrides, ils sont citoyens du monde… et de nulle part. A l'heure où est lancé en France un débat sur l'identité nationale et où l’on parle des migrants avec des chiffres, la pièce interpelle le spectateur sur des thèmes plus actuels que jamais : Comment définir l’état psychologique mais aussi les positions sociales et politiques d’une personne qui a quitté sa patrie pour une vie (qu’elle espère) meilleure ? Comment gérer les contraintes sociales propres au pays d’accueil ? Et de manière générale, comment savoir qui l’on est vraiment si l’on ne sait pas d’où on vient ? Les notions d’identité et d’intégration sont étroitement liées mais restent parfois mal définies… A quel moment peut-on dire que l’on est Français ? Cela passe-t-il par la maîtrise de la langue ? Par le degré de métissage sur son visage ? Par la reconnaissance personnelle de ce que l’on est ? Par celle des autres ? Où s’arrête l’intégration et où commence l’assimilation ? Dans le cas de la jeunesse asiatique, on pense à tort qu’elle a su trouver sa place dans la société française du fait de son intégration économique. En latin integrare signifie renouveler, rendre entier, entrer dans un tout. Aussi, qu’en est-il de l’intégration sociale ? Les premières générations sont arrivées avec la volonté de s’adapter au pays d’accueil, tout en nourrissant l’espoir de transmettre à leurs enfants la culture du pays d’origine. Ces derniers se retrouvent donc déchirés entre le système de valeurs inculqué en famille et le mode de vie local, avec un sentiment permanent de renier l’un lorsqu’ils se plient à l’autre.
"L’idée d’écrire ce texte a germé un soir de Noël, alors qu’une de mes tantes, passablement éméchée, laissa échapper un détail de la vie de ma famille en camp de réfugiés. Je n’avais jamais vraiment su pourquoi et comment ma famille avait quitté le pays, ni les circonstances exactes de ma naissance. Seule ma carte décernée par l’OFPRA m’indiquait que j’étais réfugiée politique et apatride. Aucun des « grands » ne parlait jamais « d’avant ». Depuis ce soir-là je n’ai eu de cesse de les harceler, dictaphone à la main, pour me faire raconter l’histoire entière. Il a été très difficile de les faire parler de cette période de leur vie. Certains se sont fermés comme des huîtres, d’autres se sont focalisés sur des souvenirs douloureux et les larmes les ont empêché de continuer plus longtemps. Il est rapidement devenu évident que chacun recelait des péripéties qui auraient pu être les sujets d’innombrables livres: l’un avait déserté l’armée dans laquelle il avait été enrôlé de force et avait traversé le Mékong à la nage, l’autre avait été enfermé 5 ans dans un camp de rééducation et avait finalement réussi à acheter sa liberté aux autorités, un autre était sorti du pays sous prétexte d’un stage communiste à Moscou et en avait profité pour rejoindre la France par la route, une autre encore avait perdu son mari dans une émeute, etc.… Avec du temps et de l’obstination, j’ai fini par extorquer le récit de l’exil des membres de ma famille. Si j’avais grandi en ignorant les circonstances qui avaient amené ma famille ici, il était fort probable que d’autres soient dans le même cas. Et là je me suis dit : impossible que cette histoire reste dans un tiroir, il faut que je la raconte."
Thiane Khamvongsa
Si vous n'avez pas pu être devant votre poste de radio pour écouter l'interview de Thiane Khamvongsa, auteur et co-metteur en scène d'Au revoir Pays en direct sur le journal de 18h de Vallée FM 98.4 le 27/10/2010 , vous pouvez l'écouter en Podcast sur le site : http://www.valleefm.fr/emission.php?emission=125
" L’épopée d’une migration clandestine, de la décision de partir du Laos aux difficultés d’adaptation en France … C’est l’histoire de Thiane Khamvongsa, co-mise en scène par l’auteure elle-même à la Manufacture des Abbesses à Paris.
Au revoir, Pays raconte l’une de ces innombrable histoires de réfugiés comme il en existe des millions de par le monde. Originaire du Laos, Thiane Khamvongsa s’est inspirée de sa propre famille ; forcée à l’exil lors de l’arrivée au pouvoir du régilme communiste, en 1975. La pièce illustre d’abord les pressions vécues au quotidient par Somphone, ancien offcier de l’armée royale déchue, ses enfants, son épouse, le passage par le camp de rééducation idéologique, puis la nécessité de la fuite, les mains presque vide. Elle livre aussi un peu de la dureté de la migration clandestine : le déchirement du départ, la soumission aux passeurs, l’insécurité, les rapines permanentes … la peur, aussi, devant l’inconnu. Elle montra enfin le déclassement brutal subi par une famille bourgeoise qui débarque dans un peys dont elle ne parle pas la langue, ne comprend pas les codes et où chacun doit trouver un emploi, une formation, une place à l’école. Ici, ils ne sont plus rien, tout doit être recommencé à zéro… Pour les plus jeunes enfants, ce sera plus facile. Encore qu’ils se sentent tiraillés entre la vie qu’ils mènent avec leur nouveaux amis et l’ambiance du pays que Khantamaly, leur mère (jouée par l’auteure de la pièce), tente de préserver dans leur nouveau foyer-HLM. La rencontre entre cette femme qui ne possède pas la moindre notion de français et la pétulante assistante sociale chargée d’accompagner les réfugiés dans leur insertion témoigne du fossé culturel et humain qu’il leur reste à franchir. Une œuvre servie par de bons comédiens et utile, à l’heure ou les migrants anonymes semblent, avant tout, être considérés comme une nuisance. Une pièce lauréate du prix Paris Jeune Talents."
Sandra Mignot
ASH / Actualités sociales hebdomadaires
Thiane Khamvongsa raconte l'histoire de sa famille qui réussit à fuir le Laos communiste après des péripéties terrifiantes.C'est touchant, prenant, utile aussi, surtout quand on oublie qu'il y a derrière chaque exilé une histoire d'hommes. Les comédiens sont un peu inégaux, la pièce un tantinet didactique, mais c'est exactement le théâtre qu'on aime.
Face aux grosses productions, la petite salle de la Manufacture des Abbesses propose une pièce récompensée par le prix Paris Jeunes Talents 2010 et qui est la création d’une jeune auteure, Thiane Khamvongsa qui signe également la mise en scène et interprète un des rôles principaux. Œuvre très personnelle donc, "Au revoir, Pays" est le fruit d’une histoire, celle de l’auteure, issue d’une famille Laotienne émigrée en France dans les années 80. Elle découvre en effet presque par hasard, au détour d’une conversation, que sa famille a vécu les heures sombres de l’histoire laotienne, oubliée du grand public, et qui pourtant, avec la prise de pouvoir des communistes suite à une guerre longue de plus de 25 ans, a drainé son lot de destins brisés, de familles séparées, de vies à reconstruire à partir de rien. Exil, identité et intégration sont les trois mots cœur de cette pièce, grandement autobiographique donc, et qui se revendique avant tout comme un travail de mémoire. Comme le dit l’auteure, il s’agit de retrouver la parole pour lutter contre l’oubli, lever le voile sur 30 ans de silence. Il s’agit également de comprendre les difficultés éprouvées par ces gens autours des notions d’identité et d’intégration. Et de manière générale, comment savoir qui l’on est vraiment si l’on ne sait pas d’où on vient ? L’écriture de Thiane Khamvongsa est très intéressante, et son propos très riche nous touche par tout ce qu’il comporte d’authentique. Les sujets abordés trouvent un écho particulier et fort dans l’actualité et nous laissent difficilement indifférents. La mise en scène, est très sobre, ce qui peut laisser parfois ressentir une légère froideur, contredite pourtant par l’intensité des propos et des faits. On ressent comme une volonté de rester factuel, avec sans doute le parti pris de ne pas tirer sur la corde sensible, sur toute cette partie qui se déroule au Laos, alors que la seconde moitié de la pièce, ayant lieu en France, peut-être plus le fruit d’un ressenti personnel plutôt que rapporté, est plus interpellante, presque plus touchante. Le long monologue de Na Bi Shin, interprète de la fille aînée, qui parle, on le sent bien, en lieu et place de Thiane Khamvongsa, est particulièrement émouvant. Du jeune théâtre d’auteur qui gagne à prendre de l’assurance et des galons, mais qui est plein de promesse et qui a déjà l’essentiel : un propos authentique et percutant.
Cécile Beyssa
Froggy's Delight
« La France a de tout temps, constitué un miroir aux alouettes pour les autres pays. Il est indéniable que de toutes les communautés présentes, les immigrés venus d'Asie, ne bénéficient pas de toute la compréhension qu'ils méritent en un pays où du fait d'un taux de chômage important, le sens de l'hospitalité fait assez souvent défaut. Pourtant, on reconnaît bien volontiers que les asiatiques " ne font pas de vagues " tant leur discrétion est réelle, ce qui n'annule pas pour autant les difficultés qu'ils rencontrent dans la vie de tous les jours. Mais revenons à l'historique puisque c'est la trame de la pièce. Une famille laotienne jusqu'alors aisée, va être l'objet des attaques du nouveau gouvernement communiste. Nous sommes par conséquent au Laos en 1975. La guerre a perduré dans le pays durant un quart de siècle et de nombreuses familles se voient contraintes de quitter le pays en dépit de tous les risques que la démarche comporte si par malheur ils se faisaient prendre ... La femme est enceinte et le régime en place l'a déjà privée de ses deux fils, l'un s'est exilé en catastrophe et le cadet s'étant porté volontaire pour épargner sa soeur fut endoctriné et changea cruellement de camp. Avant de venir en Occident, le père a dû subir un stage de rééducation et il a fallu toute la ruse féminine de son épouse pour qu'il s'en sorte. Après un long périple, une fois arrivés en France d'autres difficultés les attendent. Une langue inconnue, des conditions de vie peu confortables, indifférence, incompréhension pouvant aller jusqu'à la raillerie seront leur lot et il faudra hélas, faire avec. Le père est contraint d'exercer un travail dévalorisant afin que sa famille survive ce que le fils aîné, enfin retrouvé ne parvient pas à accepter; la fille quant à elle poursuit ses études et aimerait bien faire comme ses petits camarades au grand dam des valeurs traditionnelles de la mère qui elle, vit recluse à domicile. Choc des civilisations. Cette pièce déclenche une évidente empathie chez le spectateur lequel se dit alors être passé sans nul doute à côté d'un humanisme qu'il était censé manifester. Or une phrase résume bien la situation " les blancs vivent dans un monde accéléré. " Au point de ne pas voir ce qui se passe à côté d'eux ... La dernière scène nous fera penser à un remake de " Devine qui vient dîner ? " et après toutes ces difficultés rencontrées, va symboliser l'espoir. Ce texte porteur d'émotions nous donne à réfléchir et il serait souhaitable qu'il soit vu par le plus grand nombre d'entre nous.
Simone Alexandre
theatrauteurs.com
« L’histoire est dure, violente, injuste… on crie, on souffre. (…) Mention spéciale à la mise en scène : scènes de violence, de peur… notamment la scène de l’arrestation de la famille à la frontière thai, où tout le théâtre est utilisé. Bravo à Thiane et Sophie O’Byrne. Cette première partie c’est aussi l’occasion de découvrir le rôle moteur de la femme dans la famille asiatique : c’est elle qui décide alors qu’elle est enceinte, de quitter le pays. C’est encore elle qui va négocier la permission de son mari pour le faire évader. Elle mène la barque et Thiane incarne le rôle de sa propre mère à merveille avec cette volonté, cette force, cette détermination maternelle. Le fait qu’elle soit elle même maman n’y est sûrement pas étranger. La petite famille finit par arriver en France et c’est là que j’ai commencé à vibrer. Ce qui ne parait pas illogique quand on sait que c’est à partir de ce moment là où les souvenirs et les sentiments de l’auteur nourrissent l’histoire et le jeu des comédiens. Intégration, identité, choc des cultures, l’administration, la langue… tout y est. Belle performance de la comédienne Charlotte Brédy en fonctionnaire de l’état pressée, qui essaye de rendre les choses sympa mais qui au final n’a pas le temps d’aider ces gens. Je peux vous dire que tout ce qui se passe dans la pièce, se passe quasiment à l’identique dans chaque famille réfugiée laotienne. Ce chemin, Vientiane – camp de réfugiés thai – France a été emprunté par des milliers de réfugiés. J’ai toujours eu une admiration sans bornes pour ces couples qui ont pris la décision si douloureuse de tout quitter et de dire au revoir au pays. Tout quitter même leur statut social : les réfugiés ont eu des boulots difficiles (manutentions, bâtiment), qui n’avaient souvent rien à voir avec leur qualification. Ce qui donne une dimension encore plus grande à leur sacrifice : tout quitter pour donner une chance à leurs enfants. Une chance, que les enfants vont saisir. Ils vont devenir français jusque dans leurs mœurs. Et cette deuxième partie de pièce tourne beaucoup autour de ça : le fossé qui se creuse entre les enfants qui veulent vivre à la française (sorties, jupe pour les filles) et ces parents qui ne sont pas habitués ces “pratiques” qu’ils jugent incorrectes. Cette opposition est l’ultime épreuve pour les familles réfugiées : ne pas faire éclater la famille. Une opposition qu’il est peut être encore plus difficile à gérer pour les femmes : un garçon (dans n’importe quelle société d’ailleurs) aura toujours plus de liberté, une liberté qu’il pourra exercer pour plus facilement s’intégrer. Personnellement je crois qu’avec la maturité (la plupart de ces “enfants” ont maintenant la trentaine), malgré les difficultés de leur adolescence (et ces difficultés peuvent aller assez loin), ces enfants sont très fiers de leurs parents (à raison) et cette pièce de théâtre en est un témoignage direct. Thiane a fait passer le message à ses parents (qui ont vu la pièce) et parle au nom de toute cette génération de réfugiés laotiens, vietnamiens et cambodgiens qui maintenant qu’elle est “adulte” peut raconter ces incroyables histoires dramatiques et heureuses de leurs parents. Mais tout n’est pas si facile : impossible pour eux encore de reparler de cette période d’affrontement enfants/parents. Dans une culture où le silence est d’or, les nœuds se nouent facilement. Pour les dénouer, on peut peut être commencer par une pièce de théâtre. Mention spéciale à Na Bi Shin : son rôle monte en puissance durant toute la pièce. Au début elle intervient peu, mais c’est elle (entre autre) qui donne une belle profondeur à la deuxième partie : elle joue donc le rôle de la fille (Manila) qui est écartelée entre sa nouvelle vie française et sa mère qui ne comprend pas sa métamorphose. Un rôle pas évident à tenir car il est nourrit par la vie personnelle de Thiane (l’auteur), qui joue le rôle de sa propre mère. Bluffant de sincérité. Cette petite est à surveiller. A titre personnel, je pense que cette pièce doit faire parti de notre patrimoine national : au même titre que la révolution française, cette Histoire a été vécu par bon nombre de personnes qui constituent la société française aujourd’hui. Chers professeurs de lycée, emmenez donc vos classes découvrir ce petit bout d’Histoire de français. Du débat organisé ensuite par la Manufacture des Abbesses, j’ai retenu une question du philosophe : jusqu’où sommes nous prêts à aller pour accepter la différence de l’autre ? L’intégration, qui est à priori le mode le plus valorisant pour notre pays et les arrivants, doit elle permettre l’épanouissement de pratiques avec lesquelles nous ne sommes pas forcément d’accord ? est ce que l’assimilation, pratiquée aujourd’hui par le gouvernement, est la seule solution ? Un très vaste débat… Ah je vous ai pas raconté la fin ? c’est normal, il faut que vous alliez voir cette pièce ! »
« (…) Pendant une heure et demie, Thiane nous a embarqués dans l'histoire de sa famille. Grâce à sa vision contemporaine des thèmes abordés, cette histoire peut être partagée par beaucoup d'autres laotiens, par les déracinés, les exclus, les jeunes et moins jeunes générations qui se cherchent une identité, une culture, une appartenance et tous ceux qui, tout simplement, n'ont jamais eu vent de l'incidence d'un changement de régime sur les destins individuels. Sans tomber dans le mélodrame et la mièvrerie, elle nous transporte dans son histoire en nous parlant des faits, en allant à l'essentiel, sobrement, intensément. La célèbre phrase de Mies Van der Rohe "Less is more" prend ici tout son sens. La justesse des mots, du ton, de la mise en scène, de l'éclairage et du jeu des comédiens (…) nous a totalement subjugués. Thiane nous laisse le libre choix d'interpréter son histoire. Elle nous livre à nos réflexions et à nos réponses. Avec cet esprit à la fois critique et ouvert, un esprit qui favorise la translatéralité entre les arts et les cultures, entre les idées et les peuples, arriverons-nous à mieux négocier le choc culturel, les conflits de générations, le choc entre deux mondes ? (...) Ces histoires se recoupent, se superposent et se ressemblent. A chacun de se poser les bonnes questions, à chacun de prendre les décisions qui lui semblent justes. A chacun – j'espère que vous serez très nombreux à y aller – de s'offrir au passage un travail introspectif. Allez-y nombreux, il y a du potentiel, du talent et de l'émotion, cela vaut vraiment le déplacement !
Sengdad Chanthapanya
« Au revoir Pays est une oeuvre originale qui traite de l'exil lao avec beaucoup de finesse et une bonne connaissance de l'histoire. Témoignage sensible d'événements douloureux, aujourd'hui largement méconnus, qui, dans les années 70, ont conduit des milliers de Lao à demander asile à la France, elle a une valeur pédagogique incontestable pour les jeunes générations descendant de ces émigrés comme pour celles de la société française. Elle présente en outre de grandes qualités artistiques et est exemplaire de créativité »
Catherine CHORON-BAIX
Directrice du Laboratoire d'Anthropologie Urbaine du CNRS
« J’ai particulièrement apprécié l’actualité des questions soulevées : un exil, une question identitaire mise à mal par la volonté d’intégration dans un pays d’accueil, les problèmes culturels et intergénérationnels qui en découlent…Au revoir Pays a cette force de retracer l’histoire du Laos de ces dernières années. Tel un condensé de témoignage des évènements qui se sont déroulé, l’auteur a su mettre en scène une pièce de qualité avec justesse et talent. (…) Elle apporte à la jeunesse la conscience de son histoire. Par extension, elle bénéficie à chacun, jeune immigré d’Afrique, d’amérique latine, ou autre plus âgé en quête de compréhension des réalités sociale qui composent la France d’aujourd’hui »
Pr. Lamvieng Inthamone
Ecrivain & linguiste,
Maître de conférences à l'Institut National des Langues et Civilisation Orientales